La romancière et l'archéologue

[Spectacle initialement programmé le 17 novembre 2020*]

*Vos billets resteront valables à la nouvelle date Si vous ne pouvez finalement pas vous rendre disponible, nous vous rembourserons bien évidemment vos billets à la demande. Tous les détails par mail [info@theatre-du-cloitre.fr] ou au 05 55 60 87 61.

Direction Beyrouth, Alep, Raqqa et Mossoul, aux côtés d’Agatha Christie

Agatha Christie est connue dans le monde entier comme la Reine du crime, la créatrice des savoureux personnages d’Hercule Poirot et de miss Marple, l’auteure d’une oeuvre colossale (66 romans, 14 recueils de nouvelles, 18 pièces de théâtre), qui a donné lieu à de nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision. Avec plus de 2 milliards d’exemplaires vendus dans le monde, traduite en 100 langues, elle est l’auteure la plus lue après Shakespeare et la Bible.

Ce que l’on connaît moins, c’est la place qu’a tenu dans sa vie l’archéologie, sur le plan personnel et professionnel. Lorsqu’elle voyagea à bord de l’Orient-Express en 1930, elle ne pouvait imaginer combien son existence allait en être modifiée. Elle laissait derrière elle en Angleterre l’échec d’un premier mariage et une carrière littéraire bien lancée, ce qui lui permettait de répondre favorablement à l’invitation des archéologues Leonard et Katherine Woolley à venir découvrir les champs de fouilles d’Our.

Agatha avait toujours été fascinée par l’Orient : elle avait découvert l’Égypte à vingt ans avec sa mère et visité Bagdad en 1928. À Our, elle fut confiée à un jeune assistant prometteur, Max Mallowan. Ils visitèrent ensemble la Chaldée et s’éprirent l’un de l’autre. Agatha était âgée de 40 ans, Max n’en avait que 26. Ils se marièrent avant la fin de l’année.

Commença alors une vie de voyages à deux au gré des fouilles de Mallowan, qu’elle suivit entre 1930 et 1960 sur des sites de l’antique Mésopotamie - qui correspond aujourd’hui à l’Irak et la Syrie, où elle fut témoin d’importantes découvertes. Agatha partagea ainsi son temps entre les chantiers et l’écriture. Sur place, elle ne fut pas que spectatrice mais elle assistait son mari : elle prenait et développait des photos, restaurait des poteries, étiquetait des objets trouvés et jouait les hôtesses pour les invités de passage.

Ces voyages et séjours ont inspiré plusieurs de ses romans dont Meurtre en Mésopotamie, Le Crime de l’Orient-Express et Rendez-vous à Bagdad. Agatha Christie a d’ailleurs écrit qu’un archéologue et un détective ont beaucoup en commun. L’un et l’autre doivent comprendre un événement, survenu récemment ou non, en se basant sur leur sens de l’observation, sur la découverte d’indices et aussi… sur la chance.

Publié en 1949 sous le titre Come, tell me how you live, La Romancière et l’archéologue offre une chronique de cinq saisons de fouilles dans la région dans les années 30. Agatha y raconte avec un sens de l’observation aigu et un humour inoxydable les aléas des voyages et des fouilles archéologiques. Elle y brosse des portraits hauts en couleurs et s’intéresse à tout ce qu’elle croise. Rien ne lui échappe : les archéologues obsessionnels, les douaniers turcs, les postes et banques syriennes, de vieux sages, un cheikh local vénal, une mère maquerelle bigote… sans oublier les dissensions entre divers peuples – Arabes, Turcs, Kurdes, Arméniens, les querelles religieuses ou le sort des femmes musulmanes.

Sur scène, la comédienne Lisa Schuster nous fait revivre ce merveilleux voyage en Orient, avec pour toile de fond les délicats croquis dessinés en direct par Joël Alessandra, auteur de bande dessinée.