Rencontre avec Jacques Rancière

  • Semaine des émancipations
  • SEMAINE DES EMANCIPATIONS - Episode 2
  • Evènement : le philosophe évoquera avec nous ses combats et ses actualités
  • En partenariat avec le Réseau Lecture du Haut-Limousin et l'Université Populaire du Limousin
mercredi 4 mai - 18h30
Médiathèque d'Arnac-La-Poste

C’est un des grands événements de la saison : l’auteur du « Maître ignorant » nous fera l’honneur d’une soirée d’échange autour de son travail.

Comment parler d’émancipation sans se référer à Jacques Rancière ? Contemporain de Michel Foucault, Pierre Bourdieu et Alain Badiou, il s’est fait le chantre d’un retournement de la notion d’égalité. Moins un but qu’un moyen, cette dernière se doit d’être recomposée afin d’encourager les personnes à se définir par elles-même dans le temps long de l’Histoire. Les arts sont, ainsi, non plus un vecteur de distinction sociale, mais des outils d’ « expérience esthétique ».

Toujours plus loin dans cette vision positive d’une humanité qui possède les moyens de progresser par la relation, il passe de longues années à déconstruire les idéologies reliées à la notion de démocratie, en interrogeant notamment l’idéologie républicaine française. Auteur de nombreux travaux sur le politique et sur l’esthétique, les enjeux des « régimes esthétiques de l’art » ont permis de mieux comprendre les ressorts de dominations symboliques dans lesquels les artistes se retrouvent bien souvent leurs propres exploiteurs.

Toujours énergique, vivace, heuristique, la pensée de Rancière est une pensée de chercheur. Limitant au maximum ses interventions dans les médias, il n’apparaît que peu dans des débats qui secouent les philosophes médiatiques et s’attachent à ne réagir qu’à partir de ses propres recherches et domaines de prédilection.

Exposant depuis 10 ans les contradictions des « catégories » et des « narrations du temps », il est resté très proche de l’analyse des « régimes esthétiques ». Contre des présupposés explicatifs du monde tels que la sociologie et la philosophie françaises semble se mouvoir depuis de longues années, Jacques Rancière est un repère insatiable de la critique et de l’analyse, avec un point névralgique qui traverse toute son œuvre : comment permettre aux personnes d’être mieux actrices du réel ?

Rendez-vous donc à la médiathèque Jean Giraudoux pour une soirée-pivot de la programmation d’une Semaine des émancipations, qui ne pouvait pas se passer de la cohérence et de la vitalité de la présence de ce combattant forcené de la pensée.

Rencontre animée par le chercheur et sociologue Choukri Ben Ayed
Professeur de sociologie à l’Université de Limoges, co-directeur du GRESCO (Groupe de Recherches Sociologiques sur les sociétés Contemporaines – laboratoire commun aux universités de Poitiers et de Limoges). Ses travaux de recherche portent sur le rapport à l’école des familles populaires, les relations entre éducation et territoire, les inégalités scolaires, les disparités territoriales d’éducation, les politiques éducatives, les ségrégations scolaires. Depuis 2015 Choukri Ben Ayed est Membre du comité scientifique d’expérimentation des dispositifs de mixité sociale à l’école, Ministère de l’Éducation nationale.

Jacques Rancière, né à Alger en 1940, a enseigné la philosophie à l’Université Paris VIII de 1968 à 2000. Ses deux principaux domaines de recherche sont l’émancipation intellectuelle et sociale et les révolutions modernes de l’art, de la fiction littéraire et de la pensée esthétique. Il a consacré à ces domaines et à leurs interrelations une quarantaine d’ouvrages, dont La Nuit des prolétaires (1981), Le Maître ignorant (1987), Le Partage du sensible (2000), La Haine de la démocratie (2004) Le Spectateur émancipé (2008), Aisthesis. Scènes du régime esthétique de l’art (2011) et Les Bords de la Fiction (2017). Ses derniers travaux se sont centrés sur les formes de temporalité à l’œuvre dans la politique et dans l’art aujourd’hui. Son dernier ouvrage Les Mots et les torts (en collaboration avec Javier Bassas) vient de sortir aux éditions de La Fabrique .

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