Vie de famille Génération 2

Sur la lancée de plusieurs créations avec des personnes non professsionnelles et des artistes de disciplines différentes, Vie de famille Génération 2 nous expose une manière de faire danse ensemble complètement nouvelle.

"Surprenant", "enthousiasmant", "émouvant"... Les adjectifs sont éloquents, quand, en janvier dernier, les personnes présentes à la sortie de résidence à Bellac sont invitées à réagir à ce qu'elles viennent de voir sur le plateau du Théâtre du Cloître. Claire Durand-Drouhin et ses danseurs-ses viennent de montrer l'étape finale de leur nouvelle création, quelques jours avant la première à la Scène Nationale de Dieppe. "C'est juste beau", lance une spectatrice. "Ce n'est pas de la danse, c'est encore plus", en avance un autre. 

Vie de Famille Génération 2, ce sont huit corps en mouvement dans une histoire qui parfois se dit en mots, mais reste la plupart du temps en chorégraphie savamment adaptée aux situations corporelles personnelles. Ici, pas de prétendue humanité sans une vérité crue de ce que sont et font les corps, des plus athlétiques aux "moins normaux". Les tableaux défilent sans même que l'on se rende compte que ce récit familial nous touche au plus proche, au plus près de ces sentiments étranges que sont l'empathie et la réciprocité. On se sent souvent plus en proximité avec ce qui est éloigné ; on est régulièrement happé par le choc de ce qui n'est pas comme soi ; on en tire des forces motrices nouvelles.

"Avec nos différences, nous jouons sur des tableaux qui s’inspirent volontairement des rapports familiaux ancestraux, "la mère et l’enfant", "le père et le fils", "À table", "le frère et la soeur", "amoureux", "le clan", "l’enterrement"... Nous recherchons par les gestes une poésie inspirée de la singularité de chacun, de tout l’héritage reçu des personnes de Vie de famille, génération I, dont Françoise et Alain, patients en psychiatrie, qui demeurent pour nous des guides en matière de poésie singulière et de simplicité". Claire Durand Drouhin.

Avec cette ouverture de saison, réjouissons-nous des richesses de l'humain, des humains, avec une pièce dansée et parlée foisonnante, généreuse, succulente.