Dark Star par Ropoporose

Quand les prémices de la folie Carpenter rencontrent les actualités de la scène rock française la plus aventureuse : moment de grâce assuré.

Bien loin de la quête spirituelle de Stanley Kubrick dans 2001 : A Space Odyssey et réalisé entre la fable écologique Silent running de Douglas Trumbull et les thèses complotistes de Peter Hyams dans Capricorn One, Dark Star prend la conquête spatiale avec humour et dérision, révélant déjà le caractère anticonformiste de John Carpenter. Malgré son aspect bricolé et son ton décalé et impertinent, ce premier film annonce des œuvres telles que Alien de Ridley Scott ou The Thing. En effet, Dark Star peut être considéré comme l’ancêtre d’un cinéma de science-fiction plus moderne où le suspense et la terreur prennent le pas sur l’humour et les discours humanistes et politiques.

A partir de ce film culte à la limite de l’hommage à la série B, le duo rock virtuose de Vendôme, Ropoporose, invente une bande sonique accrocheuse, planante, sinueuse. Une atmosphère de hot dogs cosmiques flotte dans les airs et nous transporte aux confins du vide intergalactique, à la recherche d’étranges étoiles et de chaleurs irrésistibles. Dans cette réinterprétation d’un déjà vieux futur imaginaire, Ropoporose s’aventure en orbite instrumentale à plusieurs millions d’années lumières avec un remaniement façon post-rock et bricolo pop-noise. Entre Neu! et Sonic Youth, Blonde Redhead, Yo La Tengo et Stereolab, ce magnifique ciné-concert un brin timbré est également un album de neuf pièces instrumentales et galactiques (chez Figures Libres Records).

Une soirée ciné-concert appétissante et réjouissante, un poil déjantée, dans un automne bellachon qui invite à la sensation de noirceur douce et de rêverie électrique.

Crédit photo : Mattias Launois